é à Noyelles-sur-Sambre
dans le Nord, Gromaire fait ses études secondaires à
Paris, de 1900 à 1910. Il s’inscrit à la
Faculté de Droit, qu’il ne tarde pas à abandonner
pour se consacrer exclusivement à la peinture. Il fréquente
alors, comme élève libre, les différentes
Académies de Montparnasse (Cotarossi, Ranson et la Palette).
Mobilisé en 1914, il est blessé en 1916. C’est
alors qu’il commence à peindre des toiles où
d’emblée, il trouve le style auquel il restera
fidèle toute sa vie. Ses thèmes sont tirés
de la vie des paysans et des ouvriers. Ses goûts le portent
vers la peinture romane et les primitifs français et
flamands. Chez les modernes, ce sont Cézanne et Seurat
qui retiennent son attention.
Gromaire se fait remarquer au Salon des Indépendants
de 1925 en y présentant son fameux tableau de La Guerre
(représentation à la fois réaliste et symbolique
de soldats dans une tranchée dont la monumentalité
fait sensation. Musée d’Art moderne de la ville
de Paris). En 1923, le Kunstmuseum de Bâie organise une
grande rétrospective de son œuvre.
Lors de l’Exposition Internationale de
1937, Gromaire est chargé de la décoration du
Pavillon de la Manufacture de Sèvres. A partir de 1939,
il sera avec Jean Lurçat, l’initiateur d’un
renouveau de la tapisserie française : en réaction
contre les techniques en usage, il préconise un retour
aux sources par l’utilisation, comme au Moyen Age, du
gros point et d’un nombre restreint de teintes. Gromaire
conçoit de grandes tentures comme La Flandre. Il travaille
pour Aubusson et Gobelin (Les quatre Éléments
1938-1939 ; Les Quatre Saisons). En 1948, il reçoit la
commande d’une grande décoration murale pour l’Assemblée
de l’Union Française destinée à célébrer
l’abolition de l’esclavage.
On classe généralement Gromaire
parmi les expressionnistes. Pourtant l’artiste s’est
toujours défendu de cette appartenance et n’a jamais
revendiqué qu’un seul titre, celui de « Classique
».