e choix de l'architecte

Le choix est délicat. Paris et l'ambassadeur de l'époque, Arsène Henry, ne sont pas d'accord.


Eugène Elie
BEAUDOUIN

Le Département souhaite confier le projet à un architecte français, résidant au Canada ou venant de Paris. Arsène Henry préfère lui un architecte canadien, diplômé de l’École des Beaux Arts de Paris. Selon lui, non seulement, cela réduira les coûts, mais en plus cela assurera une meilleure qualité de travail : un architecte canadien connaît mieux les matériaux disponibles sur place, les conditions climatiques et les habitudes locales. "Comment un architecte de Paris pourrait simplement savoir qu'à l'entrée de toutes les maisons canadiennes bien tenues, on dispose deux vestiaires – un pour les femmes et un pour les hommes?".

Choisir un architecte canadien diplômé des Beaux Arts de Paris présenterait également l'avantage de promouvoir le système éducatif français et serait un bon moyen d'inciter les Canadiens à venir faire leurs études en France.


Gravure représentant
les trois architectes

Finalement un compromis est trouvé : l'architecte en chef sera français. Il s'adjoindra un ou plusieurs collaborateurs canadiens pour la réalisation sur place. Mais l'architecte français devra être d’une renommée telle qu'il s'imposera naturellement aux architectes locaux et telle que l'architecte canadien sera flatté de voir son nom accolé à celui de ce célèbre confrère. Tout froissement d'amour propre des Canadiens est ainsi évité.

Un premier nom est avancé par le Ministère des Affaires Etrangères français : M. Carlu, architecte français installé aux États-Unis. Mais Charles Henry met en garde le Département : "les Canadiens verront d'un très mauvais œil que nous allions chercher aux Etats-Unis ce que nous pourrions très bien trouver au Canada même".

Finalement, Eugène Beaudouin, Grand Prix de Rome, est désigné le 21 mars 1935. Il choisit Marcel Parizeau et Antoine Monette, comme collaborateurs, deux architectes de Montréal, diplômés de l'École des Beaux Arts de Paris, avec lesquels il avait déjà travaillé.

Beaudouin fera plusieurs voyages au Canada. Il est conquis par la beauté des lieux. Dans une de ses correspondances avec Raymond Brugère, il écrit : "Je rapporte une impression générale tellement agréable que je n'ose y croire, votre accueil, l'attention chaleureuse des milieux canadiens, la qualité du terrain, la souplesse et le charme du programme".

 
 

Le choix du terrain
Le projet architectural

 
 
 
 
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