ne construction bien accueillie
par les Canadiens

La construction est suivie avec beaucoup d’intérêt et de sympathie par la presse et la population d'Ottawa. Le Canada est très reconnaissant de l’effort accompli par le gouvernement français pour doter sa représentation d'un "immeuble diplomatique d’une remarquable valeur artistique". Tous les Canadiens sont infiniment flattés de l'hommage rendu à leur pays. Les Canadiens francophones voient dans l'initiative française une marque de reconnaissance qui les touche.


La pose de la première pierre
de l'Ambassade

La pose de la première pierre :
Le 14 juillet 1936, le Premier ministre du Canada, William Mackenzie King, pose la première pierre de la future légation. Le discours qu'il prononce est très remarqué : "C'est un discours dont le ton et les termes tranchent avec la banalité courante de pareilles manifestations", écrit Raymond Brugère au Ministère des Affaires Etrangères. Le discours est repris dans toute la presse.

- "It is an expression of that friendship and good-will on the part of France towards Canada of which the legation itself is the very embodiment".
- "The expression of the genius of France in architecture and other forms of Art".
- "Situated, as it will be, on this bank of the Ottawa River, looking out upon the Laurentien Hills in the old province of Quebec, and standing about midway between Government House and the Houses of Parliament, it will serve permanently to recall much that Canada owes to France".


Truelle en or gravée offerte au Premier ministre canadien

L'inauguration :
L'immeuble encore non achevé est inauguré officiellement le 4 janvier 1939. Un bal est donné pour l'occasion. Plus de 700 personnes assistent à la réception. Le Gouverneur Général, le Premier Ministre et la plupart des membres du gouvernement sont présents. C’est un immense succès. La presse parle d’un "chef d’œuvre architectural et décoratif".

- "Il n'y a sans doute rien de semblable sur le continent. Comme l'architecture est souvent le vrai miroir de la civilisation, la Légation de France à Ottawa reflète le degré de raffinement intellectuel de la nation française. On peut dire qu'elle reflète également les sentiments de la France pour le Canada : aucun hommage plus précieux ne pouvait en effet être rendu à notre peuple par la République". (le Citizen)

- "La cérémonie d'aujourd’hui forme un lien nouveau qui nous unira plus intimement à la mère-patrie, berceau de notre civilisation et foyer de notre culture, qui nous a donné la vie du corps et de l’esprit et vers laquelle nous n'avons jamais cessé de tourner nos regards aimants. Elle est une invite à rester de plus en plus fidèle à la civilisation dont nous sommes les héritiers et les gardiens, à la langue douce et forte, aux traditions familiales et religieuses, à l'idéal spirituel qui nous ont été légués et que nous avons le devoir et la mission de perpétuer sur ce continent, dans notre intérêt national et pour la grandeur même du Canada, notre unique patrie". (Le Droit)

- "C'est un édifice fort beau ". "Ayant visité l'Hôtel diplomatique de France à Ottawa, tout Canadien de quelque culture se posera la même question : "comment un Français peut-il ne pas avoir l'orgueil de la France". "La France a donc sa maison en terre canadienne. A cet Hôtel diplomatique nous voulons attacher le symbole de l'amitié et de l'intérêt que la France nous manifeste, nous voulons y voir également le désir français de resserrer les liens qui unissent la France et le Canada, particulièrement le Canada français. Et nous souhaitons que lorsque cet Hôtel de France tombera de vétusté, pourtant il est fait pour durer des siècles, durera encore ici et en France, l'indissoluble amitié". (L’Evénement-journal.)

- Pour le Comte de Dampierre, la construction de l'Ambassade "marque une date importante dans les relations franco-canadiennes".

Extrait d’une lettre personnelle de M. Mackenzie King à M. Dampierre :
"…Je dois vous remercier pour cette charmante et mémorable soirée dont tous seront fiers de parler pendant les années à venir. Ce qui m'a impressionné le plus, c'est le sentiment que le Canada français était revenu chez lui. J’ai eu l'impression très nette de la joie sincère avec laquelle mes compatriotes de descendance française voyaient la contribution de leur race et du pays de leurs ancêtres s’affirmer à leurs compatriotes de descendance anglaise, écossaise et irlandaise d'une manière qui leur permettait à tous de réaliser combien fortuné était le Canada de posséder les différentes cultures et influences qui servent à composer sa vie nationale. J'ai senti également quel bonheur c'était pour tous de voir symboliser dans une pareille réunion les heureuses relations existant entre les deux grandes races non seulement dans notre propre pays, mais aussi dans leurs contrées mères, relations qui inspirent de l'idéal que nous chérissons en commun".

William Mackenzie King, qui était déjà présent à la pose de la première pierre, poursuit : "C'est une très précieuse prérogative pour moi d'avoir été associé de si près à la France au Canada".

 
   
 
 
 
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